Paris Parcours

Le grand parcours des lieux étonnants du 14e

Balade

Rêver devant l’architecture poétique de la Fondation Cartier signée Jean Nouvel, admirer la façade art-déco de l’annexe de la Mairie, arpenter la Villa d’Alésia et ses superbes maisons et ateliers d’artistes…. Ce 14ème arty se visite en toutes saisons.

Le grand parcours des lieux étonnants du 14e

Le 14e est l’arrondissement idéal pour traverser les différentes époques de la créativité architecturale. Du modernisme à la modernité, d’une tentative étonnante à la plus réussie des audaces, tout a été osé, tout a été envisagé dans cet arrondissement si charmant, tellement surprenant. 

De Port Royal à Montparnasse, en passant par le cœur battant de l’arrondissement, nous vous entraînons pour une balade le nez en l’air, les yeux écarquillés. 

Ce parcours a été initialement publié en “open data” dans le cadre de Paris Autrement. Il a été remanié par nos soins.

15 étapes

1. Rue Cassini

Pourquoi la rue Cassini ? Parce qu’elle abrite des architectures fascinantes. Jetez un œil aux numéros 3bis et 5, des hôtels particuliers dotés d’ateliers d’artistes en briques jaunes pour l’un, rouge pour l’autre, conçus dans un style inspiré par le Moyen-âge. Tous deux ont été dessinés par l’architecte Louis Süe, entre 1903 et 1906.

Mais la star de la rue Cassini, c’est le numéro 12 : un immeuble d’ateliers d’artistes datant de 1930, signé Charles Abella. Ni Art Déco, pas encore cubiste, cet immeuble de béton est conçu en plusieurs blocs. Admirez la belle harmonie des volets en bois, jetez un œil à la frise en bas-relief signée Xavier Haas et sachez que Jean Moulin a vécu dans cet immeuble.

2. Les pavillons Ledoux et le musée de la Libération de Paris, musée du Général Leclerc, musée Jean Moulin

Bâtis en 1787 par l’architecte Claude-Nicolas Ledoux, les Pavillons du même nom constituent en réalité un vestige de portes du mur des Fermiers Généraux qui encerclait Paris. Ces portes avaient pour fonction de récolter l’Octroi – la taxe sur l’entrée des marchandises dans la capitale. 

Pour la petite histoire, Ledoux a réalisé de nombreuses autres portes : Belleville, Montreuil, Montmartre, Charenton, Ménilmontant, Reuilly, École militaire… A chaque fois, une revisite du style classique avec colonnes, frontons et arcades.

3. Fondation Cartier

Créée en 1984, il s’agit d’une fondation française d’art contemporain de la société Cartier. Anciennement située à Jouy-en-Josas, elle se trouve depuis 1994 sur le boulevard Raspail, dans un bâtiment conçu par l’architecte Jean Nouvel.

Sur le plan esthétique, une place primordiale est donnée à la transparence et la réflexion des volumes et parois. Le bâtiment est bordé par un jardin conçu par Lothar Baumgarten. Ce projet artistique original intitulé Theatrum Botanicum regroupe 35 espèces différentes d’arbres, dont le cèdre du Liban planté par Châteaubriand en 1825 et visible depuis la rue derrière la façade de verre, et 200 espèces de plantes évoluant au fil des saisons.

La Fondation regroupe différentes activités comme la peinture, la sculpture, l’image vidéo, le son, le design, la photographie… La collection propre à la fondation s’est fait une spécificité de l’acquisition d’œuvres de grandes dimensions.

Source : Auteurs Wikipedia, “Fondation Cartier pour l’art contemporain

4. École Camondo et École Spéciale d’Architecture

C’est le bâtiment de l’école Camondo, qui accueille également l’École Spéciale d’Architecture (ESA). Une école qui forme des designers et architectes d’intérieur… et l’autre qui forme des architectes.

Sachez pour la petite histoire que Pierre Paulin, Philippe Starck ou Jean-Michel Wilmotte sont passés par Camondo, et l’ESA a formé rien moins que Robert Mallet-Stevens.

Conçu en 1988 par les architectes Cuno Brullmann et Arnaud Fougeras-Lavergnolle, ce bâtiment se veut high-tech. Et il faut admettre qu’avec sa structure métallique apparente et ses façades vitrées soulignées de couleurs vives, Camondo détonne et dynamite l’esthétique parisienne traditionnelle.

5. Annexe de la mairie du 14ème

Elle a fière allure, cette annexe de la Mairie du 14ème arrondissement. Toute de briques vêtue, elle constitue un témoignage parfait de l’architecture cubique des années 1930. Impressionnant, presque martial, massif, ce bâtiment conçu par l’architecte G. F. Sébille, un spécialiste des bâtiments municipaux, traduit la complexité de la période troublée de l’entre-deux-guerres.

Prenez le temps d’admirer les grilles de la porte signées Raymond Subes. Mais ne restez pas dehors : la décoration intérieure est elle aussi impressionnante. Hall et escalier de marbre, vitraux, sans oublier les bas-relief signés Raymond Delamarre…. Ne ratez pas à l’étage la salle des fêtes avec son magnifique vitrail de Louis Barillet et ses fresques murales de l’entre-deux guerre. Notez que des expositions gratuites très intéressantes y sont souvent proposées.

6. Villa et rue Hallé

Caractérisée par sa forme en arc de cercle, la rue Hallé semble taillée pour desservir l’un de ces petits villages miniatures verdoyants, aux maisons basses, qui font la réputation des promenades dans le quartier du Petit-Montrouge et dans certains endroits du 13e arrondissement proche.

Le lotissement est donc très tranquille, et au numéro 36, une petite impasse s’incurve elle aussi, derrière une grille : c’est la Villa Hallé. On y observe même des citronniers. Tout cet ensemble date de 1830 environ.

7. Villa Seurat

Baptisée en hommage au peintre Georges Seurat, cette voie privée a été lotie au début du XXème siècle pour les artistes “fauchés” de Montparnasse, les “Montparnos”. C’est l’architecte André Lurçat qui s’est chargé de bâtir pas moins de 8 bâtisses, d’une splendide homogénéité, conçues sur mesure ou presque pour les artistes en mal d’ateliers. 

De Chaïm Soutine à Salvador Dali, d’Henry Miller à André Derain, nombre de peintres et d’écrivains ont posé leurs valises villa Seurat pour profiter du calme bucolique propice à la création.

Faisant l’angle avec la rue de la Tombe-Issoire, se situe (numéro 4) la maison-double de l’écrivain Frank Townshend : une maison-double au sens littéral : il s’agit réellement de deux maisons avec chacune sa cuisine, salle de bain, atelier, living-room et chambre.

Au numéro 7, une maison détonne, si différente des autres : et pour cause, elle fut bâtie par Auguste Perret (et non André Lurçat) pour la sculptrice d’origine ukrainienne Chana Orloff qui y avait son atelier. Atelier musée aujourd’hui, vous pouvez également admirer la statue “Mon Fils Marin”, inaugurée pour les 100 ans de l’artiste en 2018 sur la Place des Droits de l’Enfant à l’intersection des rues Alésia, Tombe-Issoire et Sarrette.

Enfin dans la maison de brique du numéro 18 vécu l’écrivain américain Henry Miller, qui y écrivit son célèbre “Tropique du cancer”. Anaïs Nin, Soutine ou encore Antonin Artaud séjournèrent également dans cette propriété.

8. Rue du Moulin Vert

Au numéro 7 ne manquez pas le dragon de mosaïques qui orne la façade de ce bâtiment en briques années 1930. Et au 23, ous remarquerez un étonnant immeuble étroit des années 1930 avec ses trois ateliers et leurs verrières.

9. Villa d’Alésia

La Villa d’Alésia, c’est déjà une étrange voie en forme de Y, mais ce sont surtout des bijoux d’architecture. Au numéro 37bis, de la brique… et des verrières, devant, au-dessus, partout ! Vous êtes face à l’ancien atelier du peintre Henri Matisse (c’est désormais le local de L’atelier Terre & Feu, une école d’art).

Au numéro 43, admirez également les larges verrières ceinturées de peinture verte de ce qui est aujourd’hui un studio de photographie.

10. Rue Louis Morard

Du 9 au 19 de la rue Morard, c’est une succession de bow-windows de toutes sortes et de tous styles : une vision étonnante et un peu magique.

11. Grandes Bouches

Elles ne s’appellent pas officiellement comme cela, ces tours du quartier Plaisance. Mais c’est ainsi qu’elles ont été surnommées par leurs habitants. En observant leurs balcons, vous comprendrez aisément.

Cette réalisation typique des grands ensembles des années 1960 a été conçue par l’architecte Jean Balladur entre 1968 et 1970 avec la collaboration de Jean-Bernard Tostivint. De Jean Balladur, on retient surtout son œuvre la plus célèbre : la station balnéaire de La Grande Motte, dans l’Hérault.

12. Église Notre-Dame-du-Travail

De l’extérieur, rien ne laisse présager ce qui vous attend en passant les portes de cette église, conçue par et pour “le peuple”. Créée pour les ouvriers au début du XXe, l’église Notre-Dame-du-Travail offre une étonnante charpente métallique apparente, totalement inattendue dans un édifice religieux. Les 135 tonnes de fer qui ont servi à son édification proviennent des ruines du Palais de l’Industrie construit pour l’Exposition universelle. Du recyclage avant l’heure !

Élevée grâce à une souscription en 1900, année de la grande exposition universelle qui légua tant à Paris, cette église témoigne de l’esprit moderniste de l’époque mais aussi d’une volonté de permettre aux ouvriers qui la fréquentaient de s’y sentir chez eux ; on se croirait presque dans une usine au tournant du siècle.

13. Place de Catalogne

Aménagées en 1985, la Place de Catalogne et les deux places qui l’entourent (place de Séoul et place de l’Amphithéâtre) sont l’œuvre de l’architecte catalan Ricardo Bofill.

Alors que la place de Catalogue avec sa fontaine emblématique (un plan noir incliné signé Shamaï Haber) est ouverte à la circulation, les deux autres places sont piétonnes et abritent des espaces verts. 

Ainsi, si vous empruntez la place de Séoul, vous vous retrouvez au centre d’un jardin de buis à la française, cerné par un vaste immeuble vitré en forme d’ellipse que Bofill a baptisé “Les Échelles du Baroque”- ce sont des logements sociaux tout autant qu’une véritable œuvre architecturale. 

Dans ce micro-quartier, vous aurez peut-être la sensation étrange de vous trouver dans un film de science-fiction ou bien au cœur d’un péplum intergalactique, entre colonnades classiques et modernité absolue.

14. Jardin Atlantique

Créé en 1994, ce jardin hors du commun repose sur un rectangle de béton, soutenu par 12 piles d’arche ! Une vraie prouesse architecturale ! En son cœur, la fontaine de “l’île des Hespérides”, avec son immense thermomètre, pluviomètre, girouette et anémomètre !

Situés de part et d’autre du Jardin Atlantique, petite merveille de technologie et de verdure cachée sur le toit de la gare Montparnasse depuis 1994, les immeubles Maine-Montparnasse I et Maine-Montparnasse II sont deux barres de logements bien antérieures au jardin puisqu’elles ont été construites entre 1959 et 1966 par l’architecte Jean Dubuisson. 

D’un point de vue architectural, c’est Maine Montparnasse II qui nous intéresse particulièrement. Il est surnommé “Mouchotte” par ses habitants. Avec 88 000 m2 répartis sur 18 niveaux, c’est le plus grand immeuble de logements construit dans Paris. A “Mouchotte”, les façades sont non porteuses, entièrement vitrées, ce qui permet de laisser entrer une lumière abondante dans les appartements. Volontairement lisses, ces façades avec leur forme en trame faite d’éléments d’aluminium évoquent une toile de Piet Mondrian, ou le quadrillage des tissus écossais. Influencé par le Bauhaus et par l’architecture scandinave, Jean Dubuisson laisse ici sa signature la plus fameuse. 

D’ailleurs, Maine-Montparnasse II a reçu le label Patrimoine du XXème siècle. N’hésitez pas à vous perdre sur les pelouses cachées du Jardin Atlantique dans la contemplation hypnotisant du quadrillage de “Mouchotte”. On vous garantit un moment un peu hors du temps.

15. Tour Montparnasse

En 1968, André Malraux, alors ministre de la culture de Georges Pompidou, accorde le permis de construire de la Tour, qui est bâtie entre 1969 et 1972 sur l’emplacement même de l’ancienne gare Montparnasse et est inaugurée en 1973.

Après sa construction, la tour fut vivement critiquée. Ses détracteurs la trouvaient (et la trouvent toujours) dérangeante à cause de sa hauteur disproportionnée par rapport au reste de la ville de Paris. Et en 1975, trois ans après la fin de la construction, la municipalité décida d’interdire la construction d’immeubles de plus de sept étages.

La tour Montparnasse mesure 210 mètres de haut, et compte 58 étages. En plus de ses cinq monte-charges, le bâtiment compte 25 ascenseurs, chacun d’eux ne desservant qu’un groupe d’étages. Le plus rapide est celui qui relie sans escale le rez-de-chaussée au 56e étage, à une altitude de 196 mètres, en seulement 38 secondes, atteignant une vitesse de 22 km/h.

Le 56e étage, muni d’un bar-restaurant panoramique, ainsi que la terrasse du 59e étage, disposant d’une hélisurface et qui ne peut être atteinte que par des escaliers, sont accessibles aux touristes, permettant de bénéficier d’une vue intéressante sur Paris à 360°.

Source : auteurs Wikipedia, “Tour Montparnasse

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